Depuis l'Antiquité, il existait une tradition médico-chirurgicale savante, basée surtout sur un ensemble de pratiques empiriques transmises par voie orale. Les soignants illettrés y étaient majoritaires : guérisseur, sage-femme, chirurgien, rebouteux, herboristes... Basé sur des écrits, sur l'enseignement et sur l'apprentissage, les soignants instruits après avoir étudiés dans des facultés pratiquaient leur art sur tout le territoire : médecin, pharmacien apothicaire.
Initialement, le barbier chirurgien, apparut vers la fin du 17e siècle. Pratiquant ces deux professions, pour lesquelles lecture et écriture n'étaient pas requises, leur fonction se perpétua jusqu'au 18e siècle. Barbe, cheveux, pansement, saignée constituaient l'essentiel des interventions réalisées. Avec le développement de l'instruction, le métier de chirurgien acquit un état distinct. C'est ainsi que le maître chirurgien fut appelé à établir des rapports lors de décès suspects ou sur l'état de blessures commises lors de querelles entre particuliers, faisant appel à la justice.

Barbier chirurgien
rasoir et barbe à gauche, saignée à droite.
On pensait entre le 11e et le 17e siècle, que les "humeurs" maladives, étaient contenues dans le sang. La logique de l'époque consistait donc à retirer du sang pour soulager le malade.
Chirurgien
Les soins apportés aux nombreux blessés pendant les guerres apportèrent des progrès considérables dans le traitement des sévices subis.

Bien que le métier de chirurgien apparaisse dans l'état civil de Cannes à de nombreuses reprises, l'analyse de quelques documents historiques contenus sur ce site suffit à en dresser une liste intéressante et à illustrer leur office et leur comportement dans la vie courante.
-André Jean, époux de Thérèse Vaille
-Arluc Boniface, époux de Marthe Roustan
-Bouis Jean, époux de Elisabeth Moutissier
-Boule Pierre Joseph, époux de Anne Dubourg
-Courmes François, célibataire
-Mouret Boniface, époux de Anne Ferrare
-Raybaud Jacques, époux de Marie Mercurin
-Raybaud Jean, époux de Marie Madeleine Barbero
-Roustan Blaise, époux de Anne Baudin
-Roustan Jacques, époux de Louise Chauvet
-Sardou François, époux de Françoise Cavasse
-Sardou Laurent, époux de Philippa Calvy

Quelques outils de chirurgie
au XVIIIe siècle
1714 - Jean Daumas en compagnie de Pierre Darluc reçut le coup du fusil de ce dernier. Malheureusement, il se trouve qu'il eut les yeux percés de grosses grenailles. Comme les gens du métier ont conclu qu'il en perdra la vue, il a recours à votre justice aux fins qu'il vous plaise, Monsieur, informer, et à ces fins, laxer ajournement aux témoins qu'il entend faire ouïr, et commettre deux chirurgiens jurés pour faire rapport de la blessure...
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1730 - Maître François Méro, docteur en médecine, et Jean André, maître chirurgien, de Cannes, ont été commis par décret, à la requête du procureur juridictionnel pour visiter le cadavre de Christophe Blois, cordonnier de Cannes, et d’en faire rapport ...
... sur quoi, nous déclarons que les coups, contusions, ecchymoses, jointes à quelques excès de débauche et dérangement de vie auxquels il était enclin, peuvent avoir occasionné cette mort précipitée. Déclarons avoir procédé selon Dieu, nos consciences et nos petites lumières, au présent rapport. Fait à Cannes, ce trentième mai 1730, et avoir pris pour nos honoraires 9 livres, savoir 6 livres pour nous, et 3 livres pour Jean André, maître chirurgien, et nous sommes signés.
Les ressentiments déjà rencontrés parmi les couches les plus modestes du peuple touchent également des catégories plus aisées. Les chirurgiens et leur famille n'échappent pas à ce triste constat. Bagarres et violences ponctuent parfois des rapports difficiles.
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Circonstances ou compétence permettent l'ascension sociale des individus, tel François Courmes, lequel passe de l'état de chirurgien à officier de la santé.