Ephéméride

13 janvier 1771

Local de la boucherie

Représentent les sieurs proposants que maître Carbonnel, boucher de notre communauté, leur a témoigné que le magasin où il trafique pour tuer et débiter la viande n’est pas assez vaste pour faire l’un et l’autre. Les bancs où il découpe en occupe la moitié, et ne peut pas dans l’autre partie tuer et suspendre les bœufs à suffisance pour l’habitation. Il semble donc que ce boucher doit avoir un peu plus d’aisance. On estime même que l’habitation y trouverait son avantage en ce qu’ils seraient servis de la viande froide et desséchée par la raison qu’au lieu de tuer 2 bœufs à la fois, il en tuerait 4 et 5 relativement au besoin des habitants. Sur ce fondement, il y aurait lieu d’établir un endroit à tuer qui fut à portée du banc du détail, et on a remarqué qu’on peut bâtir cette tuerie sur le rempart attenant l’hôtel de ville, tout contre le caveau où on renferme les viandes, et par cet arrangement, le magasin où est le banc de la boucherie serait toujours propre. On n’y verrait plus ce sang qui répugne au cœur, on ne trouverait plus sur le passage pour aller à la paroisse ces fientes de bœuf, qu’elles seraient versées de la même tuerie dans le cloaque de la communauté, ainsi, tout engagé à faire cet établissement qui ne sera pas d’une grande dépense, sur quoi, le conseil est prié de délibérer.

Les assemblés, qui en ont entendu la lecture, reconnaissant le bénéfice et l’utilité que l’habitation trouvera d’établir la tuerie des viandes à l’endroit désigné, ont unanimement délibéré et prié le sieur André Féry pour en faire et dresser le devis estimatif qu’il remettra aux sieurs proposants, afin qu’ils aient à en faire part dans un autre conseil, afin d’y être délibéré ce que de raison.