1746 Soumission des cannois à l'ennemi autrichien


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Le 4 décembre 1746, le général Brown a établi son quartier général à Biot. Les communautés du pays conquis par l’ennemi envoient des députations au vainqueur. Pour sa part Cannes a désigné 4 édiles chargés de passer soumission auprès des envahisseurs :
Jordany, maire, accompagné de Riouffe, Fery et Chambeiron, arrivent à Biot sur leurs montures.
Après de vives supplications et discussions, les participants approuvent le montant de la contribution à laquelle la communauté de Cannes est taxée. 8700 livres sont exigées par l’ennemi, sinon les habitations seront brûlées et détruites, les biens confisqués et la population exécutée. Les modalités permettant la récupération de cette somme importante sont fixées. Tandis que deux députés s’occuperont de récupérer les fonds, deux otages resteront à Biot. Un délai de trois jours a été prévu pour organiser le transfert de la somme. Tandis que Riouffe est libéré dans le délai imparti, Jordany, maire reste comme otage deux jours supplémentaires, jusqu’à l’arrivée du convoi qui a pris du retard. Sur leurs chevaux, Fery et Chambeiron, accompagnent le journalier chargé du transport des fonds et du présent « sollicité » par le général. A chaque déplacement une escorte accompagne les personnes et les biens. Chacun des mouvements est soumis à une tribut financier. Le montant de la contribution encaissée est répartie entre Antoine Raty, intendant du pays conquis et le trésorier général de l’armée. Ce dernier ergote sur le taux de change à pratiquer entre la livre française et la monnaie autrichienne. Conseillé de pratiquer un taux à cinq livres 5 sols, les français en désireraient six livres. Un don de deux louis d’or accordée au trésorier permet d’obtenir une prompte résolution du problème. Une fois ces détails effectués, une pancarte imprimée complétée par George Rupp, secrétaire du général, est remise à la députation cannoise, contre trente livres. Ce document permettra de garantir la sécurité de la communauté et de son terroir. Ces accords sont clôturés par la remise d’un présent au général. 6 dindes, 24 poules et 12 chapons sont offerts à Brown. Les députés peuvent repartir « l’esprit tranquille » pour Cannes.
Transaction concernant la contribution de la communauté cannoise
A Cannes, pour une bonne part, les gens ont fuit la ville et se sont réfugiés dans les îles Sainte-Marguerite. Dès le début l’avant garde autrichienne constituée de 600 hussards et 400 pandoures occupe le terrain pendant 6 jours.
A partir du 10 décembre 1746, le quartier général de Brown est installé à Cannes. Pendant toute l’occupation qui va se prolonger jusqu’au 30 janvier 1747, et entre autres pendant le séjour du général, les édiles cannois sont soumis à de fortes pressions et humiliations de la part des officiers et du personnel de l’intendance. Tout est prétexte pour qu’ils financent travaux, nourritures et boissons, chauffage et éclairage. Menaces verbales et physiques contribuent à la bonne exécution des ordres. Afin de s’attirer les bonnes grâces des uns et des autres, des dessous de table, gratifications ou dons sont distribués au gré des événements et de l’influence des intervenants.
Le montant des dépenses payées par la communauté vis à vis des troupes d’occupation s’élève à :
16874 livres 19 sols (le document CC80 affiche par erreur de calcul 16874 livres 7 sols)
Cannes, quartier général du général Brown, reçut en permanence des personnes venant traiter avec les vainqueurs. Les cannois ayant désertés la ville, aucun cabaret susceptible de recevoir ces hôtes n’était disponible. Les quelques personnalités présentes furent chargées de fournir le gîte et le couvert aux visiteurs. Le montant calculé après le retrait des troupes ennemies atteint la somme de 732 livres 10 sols, comprenant également le coût des dépenses occasionnées pour la subsistance des édiles cannois et des personnels réquisitionnés par les troupes autrichiennes, guides et journaliers chargés du nettoyage des rues.
Pour conclure le document CC8O mentionne de plus :
485 livres 1 sol qui n’ont pas été payés par la communauté à divers fournisseurs locaux, faute de liquidité disponible au moment des transactions.
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