1783 Délibérations de l’assemblée des communautés convoquées à Lambesc le 7 décembre



Evocation des problèmes climatiques en Provence durant l'année 1783
Les grands mouvements de la nature et les orages fréquents sur toute l’étendue du globe n’ont pas épargné la province. Beaucoup de communautés, déjà affaiblies par les mauvaises récoltes, par les gelées survenues dans le printemps, ont été dévastées par des pluies violentes et par la grêle. Plusieurs ont perdu non seulement les blés qu’elles étaient prêtes à recueillir, mais leur vignes. Les terrains même ont souffert ; on n’a plus trouvé, à la place des terres cultivés, que des roches nues, ou des graviers qui ont fait disparaître toute trace de culture.
Intervention des procureurs du pays auprès de sa Majesté
Nous avons présenté au Gouvernement le tableau de nos malheurs. Nous l'avons sollicité de nous accorder des secours nécessaires partout, mais indispensables dans certaines communautés où on ne s'était procuré du blé, en attendant la récolte, que par des emprunts ; où on a perdu à la fois les moyens de se libérer, de tenter par de nouvelles semailles le hasard des saisons, et même de subsister. Les circonstances nous ont paru exiger des secours si pressants, que nous nous sommes déterminés à accorder des avances aux communautés les plus maltraitées et les plus pauvres. Nous les avons prises sur les sommes destinées aux rachats. Il nous a paru qu’avant de prêter aux communautés pour acquérir, il fallait leur prêter pour subsister. D’ailleurs, les fonds étaient libres. Cet emploi n’a nuit en rien au rachat qui deviennent plus rare à mesure qu’il en a été déjà faits un grand nombre.
Le total de ces avances ne monte pas à 8000 livres. Nous les avons faites sous la condition qu’elles seront remboursables par les Communautés en deux ans, et dans la vue d’en payer tout de suite le Pays sur la répartition des secours que nous attendions de la justice de Sa Majesté. Le découragement de quelques Communautés est tel, qu’elles ont mieux aimé se passer des fonds que nous leur avons offerts, que de les recevoir à titre de prêt. Elles aggraveraient, ont elles dit, leurs maux, si même pour se procurer l’avantage d’ensemencer leurs champs, elles contractaient des dettes.
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