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1746 Visite des chemins du Cannet
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DD5-5 - 6 janvier 1746 - Extrait du Verbal fait sur la visitte du Chemin du Cannet par Monsieur Muraire
Extrait des registres de la subdélégation de l’Intendance au département de cette ville de Grasse
Scavoir, faisons nous, Pierre Muraire, conseiller du Roy et son procureur au siège, sénéchaussée, viguerie et jurisdictions royalles de la ville de Grasse, subdélégué au dit département, commissaire en cette partie, député par ordonnance de Monseigneur de la Tour de Gléné, Intendant de cette province, du vingt quatrième octobre dernier, mise au bas de la requette des sindics du Cannet lèz Cannes, portant que par les estimateurs ordinaires, il sera procédé à notre présence, parties appellées à la visite des chemins, rues et voyes publiques dont il est parlé dans la requette des dits sindics comme aussy au devis estimatif des ouvrages et réparations qu’il convient d’y faire pour le mettre en état dont il sera par nous dressé procès-verbal pour être mandé à Mondit Seigneur Intendant qu’en conformité de la dite ordonnance, au requis de Donat Sardou et Joseph Cavasse, deux des sindics, nous aurions accèdé le 28 du mois dernier au présent lieu du Cannetpour nous trouver le 29, à 8 heures du matin au devant de la paroisse du dit lieu auquel endroit, ,jour et heure, les consuls du lieu de Cannes et deux des estimateurs auroient été sommés de se rendre par exploit du 26 ensuite de notre décret mis au bas du comparant à nous présenté par les dits sindics et le dit jour, nous étant rendus au-devant de la dite paroisse et après y avoir attendu l’heure d’espectative, sans que les dits consuls et estimateurs eussent paru, nous aurions commancé à nous portér au requis du sieur Guilleaume Dany, sindic, dans le chemin qui va des dits hameaux du Cannet au lieu de Cannes, quenous avons trouvé en mauvais état impraticable dans quelques endroits et surtout, lorsque le val(l)on dit de Camp Long qui en reçoit plusieurs autres, vient à couler, puisque nous avons observé que dans l’étandue d’environ 500 pas, l’ancien chemin traverse le dit val(l)on 8 fois et que l’on voit des marques tout le long du dit val(l)on que les eaux paroissent y avoir cru jusques à 4 pieds, et pour plus grande preuve que très souvant, les eaux ont empêché le public de passer dans le dit chemin, c’est que nous avons trouvé plusieurs santiers que l’on a pratiqué dans les propriétés voisines pour éviter par ce moyen, en tout ou en partie, le passage du dit val(l)on, et comme nous contin(u)ions à faire nos observations, nous aurions rencontré les sieurs Pierre Joseph Riouffe, notaire Royal et greffier de la communauté de Cannes, Joseph Preire, bourgeois du dit lieu, qui nous ont dit être chargé, de la part des consuls du dit lieu, de se rendre auprès de nous et nous représenter ce qui leur paroitra convenable pour l’intérêt de leur communauté. Nous aurions égallement rencontré les sieurs Barthélémy Camin et Jean Louis Anutran, marchand, deux des estimateurs jurés du lieu de Cannes, assignés par exploit du 26 du dit mois, et tous ensemble, nous aurions continué à parcourir le dit chemin, nous aurions aussy veu et visité, au requis des dits Riouffe et Preire, quelques propriétés voisines du dit val(l)on pour tâcher de trouver le moyen de mettre le chemin en seureté, et le lendemain trentième, nous étant de nouveau portés dans le lit du dit val(l)on, où nous aurions trouvé les susdits estimateurs et députés de la communauté de Cannes, nous avons reconnu ce qui existe de l’ancien chemin qu’il devoit passer tout le long du val(l)on en le cotoyant à main droite allant à Cannes, que par ce moyen, on ne passoit point le dit val(l)on, et que le terrain de ce côté là est de beaucoup plus relevé que du côté de l’autre rive, et par conséquant, moins en état d’être innondé.
Et par ces considérations, nous avons trouvé que pour que le dit chemin soit rendu assuré, commode et praticable en tout tem(p)s, il doit être en premier lieu enjoint aux consuls de Cannes de tenir la main à l’exécution des règlements portant que les propriétaires des fonds aboutissants aux dits chemins, en fairont relever incessemmant les murailles abattues et retirer, chacun adroit, soy les pierres roulantes.
2°- que le bas de la montée de Saint-Claude doit être souteneu par une muraille de pierre sêche, de 4 pans d’élévation, et qu’il doit être pris quelques pieds de terrain de la propriété appartenante à Honoré Dany, et tout l’emplacement de la muraille qui ferme son bien, aussy bien que de la muraille qui se trouve au bas du bien de Jacques Ardisson, pour y faire passer le chemin.
3°- que le dit chemin doit aboutir au val(l)on dit de Notre-Dame-des-Anges, entre un chêne qu’il y a du côté du grand val(l)on, et le plus haut de 2 noyers, d’où il sera entré dans le bien des heoirs d’Henry Martin, jusques à un vieu(x) tronc de figuier qu’il y a, et sortira du dit bien pour reprendre l’ancien chemin en tirant droit vers un gros figuier qui se trouve au bas de la dite propriété, l’entrée et la sortie du dit val(l)on de Notre-Dame sera pavé à pante douce et égalle pendant 3 toises de chaque côté, et il sera fait, dans le lit du dit val(l)on, un massif de gros quartiers de pierres de l’ettandue de 2 toises au haut duquel massif, il sera planté à la distance de 2 pieds, l’une de l’autre, de grosses pierres, suffisemmant enfoncées, qui auront 2 pieds de saillies, et un pied et demy de face pour la commodité des gens à pied, en attendant que la communauté de Cannes soit en état de faire construire un pont.
4°- On suivra l’ancien chemin en tirant droit vers le bas de la propriété de la dame Berger, et un pin au-dessus de la partie de muraille qui se trouve faite à chaux et à sable, comme aussy dans le ténemant de Donat Sardou un des sindics du Cannet, et jusques à l’entrée du dit bien où il réantrera dans l’ancien chemin, d’où il sera passé dans le bien de Claude Stable dans l’endroit où il y a un chêne, et de là, il sera conduit en droite ligne vers le coin de la muraille appartenante au sieur Pierre Escarras, où il a été fait un gros tas de petites pierres qui sera aplany et viendra, le dit chemin, sortir du dit bien pour se rendre dans l’ancien chemin à l’endroit où le dit Escarras entre dans sa propriété.
5°- Et comme pour continuer à passer tout le long de l’ancien chemin , le val(l)on se trouve avoir cr(e)usé à 5 pans de profondeur, et qu’il a emporté partie du dit chemin vers le bout de la propriété du dit Escarras, il sera fait une muraille à chaux et à sable de la longueur de 3 toises et de 3 pieds d’épaisseur, aux fondements réduit(s) à 2 pour donner 4 pieds de largeur de plus au dit chemin qu’il n’a.
6°- Et d’autant que l’ancien chemin se trouve trop res(s)erré par le val(l)on, tout le long d’yceluy, jusques où l’on quitte la rive du dit val(l)on, il sera pris environ 4 pieds de terrain dans la propriété du sieur Spitalier pour l’agrandissement d’yceluy, jusques à une toise au-dessus d’un reste de courdon de pavé qui se trouve dans l’ancien chemin, vis à vis la propriété d’honnoré Calvy du Cannet.
7°- Que tout le dit chemin depuis le bas de la montée de Saint-Claude, jusques au susdit endroit en passant et aboutissant aux endroits cy-dessus mentionnés, sera tiré en droite ligne autant que la situation des lieux peut le permettre, pratiqué à pante égalle, soutenu d’une petite muraille, à droit(e) et à gauche, de pierre sèche, depuis un pied d’élévation jusques à 3, entièrement engravé du gravier du val(l)on, de la largeur de 9 pieds, et aterré par-dessus à pante égalle de chaque côté.
8°- Enfin que dans les endroits du restant du dit chemin, jusques à Cannes, le pavé sera rétably dans les endroits où les pluyes en ont enlevé, et le chemin randu uny dans sa largeur en coupant le terrain qui se trouve le long des murailles, et en la terrant dans les endroits où les pluyes ont cr(e)usé.
Toutes lesquelles réparations sont en état d’être faites, moyen(n)ant la somme de 650 livres, en accordant la liberté à l’entrepreneur de prendre les pierres chez les propiétaires voisines en conformité des règlements.
Le dit jour trentième novembre, à la réquisition des dits sindics, à leur présence, et de celles des députés de la communauté de Cannes et des dits estimateurs, ayant parcoureu quelques rues des hameaux du dit Cannet, nous aurions fait entendre aux dits sindics, que pour le présent, ils devoient se contenter d’exiger seulement, de leur communauté, un chemin qui passat dans tous les différants hameaux qui se trouvent situés en demy sercle, puisqu’ils s’aidoient à contribuer aux charges de cette communauté, à quoy ayant volontiers adhéré, ils nous auroi(e)nt conduit par le chemin qui passant au devant de la paroisse, où aboutit le chemin de Cannes, traverse le hameau de Sainte-Catherine, des Michels, des Gourrins, des Esparamidels, des Calvis, des Ardissons et celuy des Danis, tous lesquels hameaux sont à peu de distance des uns des autres, lequel chemin nous aurions trouvé commode et praticable, en y faisant quelques petites réparations.
En premier lieu, en y razant une vieille mazure dans le hameau des Paramidels où la rue n’a que 6 pans delargeur, et en faisant passer le chemin, quelques pieds dans le tènement de Laurens Roux, et tout contre le premier olivier qui s’y trouve.
2°- En coupant 4 pans de la bâtisse servant de réduit à enfermer les figues quand on les fait sècher, appartenant au sieur Charles Sardou, maître chirurgien.
3°- En mettant du gravier pendant quelques toises dans le chemin, le long du jardin du dit Sardou.
4°- En faisant paver l’espace qui est entre le pavé de la fontaine et celuy au-devant de la chapelle de Saint-Joseph, en pratiquant une pante douce du côté de la fontaine.
5°- En faisant paver à neuf et à pante égalle depuis le coin de la porte de Gaspard Bernard, jusques au coin de la maison d’honoré Thémèse.
6°- Que le chemin depuis, et vis à vis le dernier oranger d’Hibert Ardisson, jusques au bout du jardin d’Henry Perrissol sera souteneu d’une petite muraille de pierre sèche suffisemmant aterré pour être mis à pante égalle.
En dernier lieu que le rocher qui est dans le chemin, vis à vis le réservoir de Jacques Castoul, et au coin de la propriété appartenante à Honoré Dany sera razé à niveau du dit chemin, lequel sera mis à pante égalle depuis le bas de la montée des Ardissons, jusques au dit endroit, en coupant le terrain qui se trouve au pied des murailles, lelong d’yceluy.
Toutes lesquelles réparations sont en état de coûter 90 livres.
Après quoy, les dits sieurs Riouffe et Preire, nous ayant présenté le comparant cy-joint, nous l’aurions décreté d’un soit montré aux sindics du Cannet, et Donat Sardou, un d’yceux, étant à notre suite, y ayant répondu, nous aurions ordonné qu’il seroit joint au présent procès-verbal pour que Monseigneur l’Intendant puisse sur yceluy statuer ce qu’il trouvera bon.
Et le lendemain, premier décembre, en compagnie des dits Camin et Autran, estimateurs, à l’indication et réquisition de Joseph Cavasse, un des sindics du dit Cannet, nous aurions été parcourir le chemin public allant du Cannet à Vallauris, lequel prend son commancement du chemin qui fait le tour des hameaux du dit Cannet au bas de la pièce appartenante aux heoirs de Michel Fioupe, que nous avons trouvé en état et suffisemmant entreteneu, jusques au val(l)on, dit des aspics, mais depuis le dit endroit jusques au sommet de la montagne, où commance le territoire de Val(l)auris, nous l’avons trouvé totallement impraticable, ayant eu beaucoup de peine à pouvoir le parcourir.
Nous avons trouvé le long d’yceluy des vestiges d’ancien pavé, mais comme l’entretien d’yceluy paroit avoir été depuis très longtemps négligé, le dit chemin a plutôt l’air d’un val(l)on roide et escabreus, que d’un chemin public, ce qui a été cause que nous avons demandé au dit Cavasse qu’il y avoit apparance qu’il y avoit quelque autre chemin allant du Cannet à Val(l)auris, puisque nous ne trouvions pas que celuy que nous montroit fut en aucune manière pratiqué, et le dit Cavasse, sindic, nous a assuré que les habitants du Cannet qui vont nécessairement prendre les tuilleset la terraille, dont ils ont besoin, au lieu de Val(l)auris où il y a beaucoup de fabriques, passent dans les petits santiers qui vont aux propriétés des particuliers, et traversent même quelques unes pour arriver au chemin de Val(l)auris dans le territoire de cette dernière communauté, et qu’avant que d’entreprendre de s’y rendre, ceux qui ont besoin d’y aller, se munissent de la permission des maîtres des fonds qu’ils sont obligés de traverser pour n’être pas soumis à payer la peine du banc et le dommage causé,ce qui est très contraire à l’intérêt public et à la liberté du commerce.
Et comme, il nous paroit impossible dans l’état présent qu’on puisse rétablir le chemin pour le rendre praticable, à mons que d’en trasser un de nouveau dans toute son étandue, nous avons déclaré au dit Cavasse, sindic, que pour raison de ce, il devoit se pourvoir à Monseigneur l’Intendant pour qu’il en ordonnat, ainsy qu’il verra bon être.
Et le second du dit mois de décembre, toujours en compagnie des dits estimateurs et du sieur Guilleaume Dany, sindic, nous avons été parcourir et visité le chemin allant aux moulins banneaux de Cannes et de Mougins, situés dans le territoire du dit Cannes et dans toute l’étandue d’yceluy que nous avons trouvé avoir besoin de réparation et de quelques meilliorations pour le mettre en état d’être seurement pratiqué en tout tem(p)s, et qu’il faut :
En premier lieu, faire placer dans le lit du val(l)on de Notre-Dame-des-Anges, à l’endroit où il faut le passer, des pierres à la distance l’une de l’autre de 2 pieds, élevés au-dessus du sol de 2 pieds, et d’un pied et demy de fasse pour la commodité des gens à pieds.
2°- Que pendant lacontenance de 3 toises, le pavé du chemin, vis à vis le gros chêne qui est dans la propriété d’Esprit Calvy, doit être refait et rebaissé d’un pan pour être mis, à pante égalle, de l’autre pavé.
3°- Que les pointes des rochers qui sont dans toute l’étandue du chemin, le long des propriétés d’Honoré Gazan et de Charles Camin, doivent être arrachées et le chemin aterré et mis à pante égalle.
4°- Que le chemin, depuis vers lafin du bien du dit Camin, jusques au territoire de Mougins, doit être relevé d’environ un pied avec du cailloutage dont ily a grande quantité dans les murailles à droit(e) et à gauche du dit chemin, et mis à pante égalle pour que les eaux n’y séjournent pas.
5°- Que depuis l’endroit où le dit chemin réantre dans le territoire de Cannes, jusques au bas de la montée et vis à vis un ancien battimant qu’il y a, le chemin doit être mis à pante égalle dans la largeur de 12 pans.
6°- En attendant que la communauté de Cannes soit en état de pouvoir faire construire un pont sur le ruisseau dit de la Frayère, il sera planté dans le lit d’yceluy des pierres ainsy qu’il est dit cy-dessus au sujet du val(l)on de Notre-Dame-des-Anges, pour la commodité des gens à pied.
7°- Les eaux ayant cr(e)usé considérablement dans le chemin, vis à vis un pin qui est dans la propriété de Nicolas Merle, le trou doit être comblé et pavé comme le reste du chemin, et quelques pas au-dessus, le pavé doit être refait à pante égalle pour porter les eaux dans la propriété inférieure ainsy qu’il paroit avoir été cy-devant pratiqué.
8°- Que depuis le sommet du monticule du dit moulin jusques au bas, les ravines considérables que les eaux y ont fait, doivent être comblées, le chemin uny et mis à pante égalle et de 4 en 4 toises, il doit être fait un courdon de pavé de 4 pans de largeur pour relever le terrain et jetter les eaux dans un petit canal qui sera trassé le long du dit chemin du côté du midy.
9°- Que le chemin doit être pavé dans l’étandue de 6 toises, à commancer du coin de la bergerie qui est tout contre le dit chemin, tirant vers le dit moulin.
10°- Que le chemin, à commancer depuis et vis àvis un gros figuier qui se trouve dans un jardin inférieur, jusques au pont du grand canal, doit être engravé d’abord, avec du cailloutage et du gravier par-dessus, et mis à pante égalle pour éviter le bourbier qui le rand impraticable.
Toutes lesquelles réparations sont en état de coûter 225 livres.
Et ainsy que dessus, a été par nous, procédé au présent procès-verbal, et nous sommes soussigné avec notre secrétaire, les estimateurs nous ayant déclaré ne vouloir point signer pour n’être pas soumis ainsy qu’on leur a déclaré, à payer les réparations à faire au chemin du Cannet en leur propre et privé nom, déclarant avoir vacqué 7 jours, y compris notre retour. A Cannes, le 3 décembre 1745. Signé Muraire et Icard, à l’original.

Veu le procès-verbal cy-dessus, et l’ordonnance par nous randue le 24 octobre dernier, et la délibération du conseil de la communauté de Cannes, du 26 décembre suivant, nous ordonnons que le dit procès verbal sera exécuté, suivant sa forme et teneur. En conséquence, que les ouvrages et réparations dont il s’agit seront publiés aux enchères en la manière accoutumée, par-devant le sieur Muraire, notre subdélégué à Grasse, que nous avons à cet effet commis sur le pied du devis estimatif référé dans le susdit procès verbal, pour être par luy adjugés au rabais à ceux qui fairont la condition de la communauté de Cannes meilleure ; et l’adjudication, à nous, rap(p)ortée, être ordonné ce qu’il appartiendra ; et cependant enjoignons aux consuls de la dite communauté de Cannes, de payer au greffier du dit sieur Muraire, la somme de 105 livres, scavoir 70 livres pour les vacations du dit sieur Muraire, et 35 livres pour les salaires de son greffier. Fait à Aix, le 6 janvier 1746. Signé La Tour, à l’original.
Collationné par nous greffier et secrétaire de la subdélégation de l’Intendance au département de Grasse. Icard

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