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1741 Etape des militaires à Cannes
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Retour de Corse (EE3)
Campagne menée en Corse par la France (1739-1741)

En 1736, les corses, se soulevant contre la république de Gênes crée un royaume indépendant, basé sur une monarchie constitutionnelle. En pleine guerre de succession d’Autriche, les corses sont soutenues par l’Empire, l’Angleterre et le royaume de Piémont-Sardaigne. Afin de contrer ceux-ci, la monarchie française engage une campagne militaire destinée à rétablir en Corse la domination génoise. Celle-ci interviendra fin décembre 1740. Les régiments français engagés dans le conflit quittent l’île au cours de l’année 1741.
Cannes, ville étape, située sur le parcours emprunté par les militaires regagnant des positions définies par l’état-major va connaître au cours de l’année passages et activités intenses.
Selon une ordonnance du roi de 1727, les communautés situées sur l’itinéraire d’un régiment et devant les accueillir, étaient obligés de fournir vivre et couvert, et de faciliter certains besoins spécifiques à leurs bivouacs et à leurs déplacements. Les ordres émanant du gouverneur de la province, transmises aux commissaires des guerres des départements militaires, étaient envoyés aux consuls des communes concernées, lesquels étaient chargés de l’organisation matérielle des fournitures requises.
Entre le 22 mai et le 13 septembre 1741, Cannes voit passer 8 régiments, débarqués à Antibes, revenant de Corse.
Selon les ordres transcrits, les consuls organisent la distribution de vivres destinés à la troupe :
- pain, viande, vin
La ration journalière (« soupée » et « disnée »)pour chaque soldat consistait en :
2 pains de 12 onces, entre bis et blanc, cuit et rassis
1 pot vin mesure d’Aix
1 livre chair bœuf ou mouton
Ces denrées sont fournis par les habitants mis à contribution selon leur condition sociale, financière ou selon leur métier.
L’un des rôles du 22 mai 1741 identifie 241 cannois ayant participé à l’approvisionnement des rations de viande lors de l’étape à Cannes du régiment de Chaillou. Pain et vin sont approvisionnés et répartis de façon similaire.
En 1741, la population cannoise compte environ 1950 habitants selon l’évaluation calculée en fin de document. Cannes voit le passage sur 4 mois en 1741, de 3652 militaires environ, soit près du double de sa population.
Dans les documents exploités, aucune fourniture d’avoine et de fourrage n’est signalé. Cela peut sembler normal car, à l’exception des hussards d’Esterhazy, les régiments identifiés ci-avant ne concernent que des soldats d’infanterie.
A l’arrivée de la troupe à Cannes, lieu d’étape, les soldats bivouaquent sur un terrain inoccupé. La plage côté de la chapelle Notre-Dame semble le plus approprié. Un corps de garde y est installé. Chandelles pour l’éclairage et bois pour le chauffage selon les besoins du régiment sont fournis par la commune sur demande de l’intendance. Les équipages accompagnant le régiment déchargent le matériel nécessaire propre à l’installation du bivouac ; tentes, couchages, armements… Tandis que certains hommes assurent montage et rangement, d’autres assurent la garde. Quelques uns sont chargés de récupérer les vivres préparés par la population. Après la « soupée », suivant l’organisation des tours de garde, certains soldats se retirent pour dormir, d’autres restent auprès des feux, fumant leur pipe, buvant le vin qui leur reste et évoquant leurs souvenirs. Quelques uns gagnent les cabarets cannois, dépensant une partie de leur solde en boisson, en jouant aux cartes ou en lutinant certaines demoiselles peu farouches. Parfois des bagarres éclatent nécessitant l’intervention d’une patrouille militaire.
Pendant ce temps, en dehors des officiers désignés pour la garde, les autres membres de l’état-major, sont parfois logés chez l’habitant, où mets délicats et vins de qualité supérieure leur sont servis.
Sur le principe des relais de poste, les équipages accompagnant l’étape sont laissés sur place à l’arrivée. De nouveaux moyens sont demandés à la communauté pour assurer l’étape suivante. Charrettes et mulets, ou mulets bâtés sont fournis, selon les besoins. A l’occasion, des chevaux sont réclamés par les officiers.
Dans tous les cas de figures les rôles de vivres et de matériels présentés par la communauté, approuvés par l’intendant militaire permettra le remboursement des dépenses occasionnées lors de l’exercice comptable de l’année suivante, au moment du paiement des impôts dus à la province.
Après guérison, les soldats retenus dans des hôpitaux, devant rejoindre leurs régiments, font l’objet de feuilles de route visés par les commissaires aux guerres concernés. Passant par les mêmes lieux d’étape, les communes se doivent de les accueillir, de les nourrir et éventuellement, de leur fournir des montures. Les fournitures effectuées, inscrites dans un rôle, permettra également son remboursement. Sur les 8 régiments de passage à Cannes, on décompte 115 soldats retenus dans les hôpitaux. Les régiments les plus touchés peuvent détacher quelques militaires, soldats et sergents, chargés de battre la campagne dans le but de recruter de nouveaux éléments.

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